ALAIN BESSE
Une peinture insaisissable…
Si j’écris « Alain Besse est un peintre hédoniste » c’est facile, chaque lecteur pourra donner à ce terme le sens qu’il aura gardé en mémoire à l’occasion d’un ou plusieurs cours de philo… Si l’usage du dictionnaire est nécessaire, tout dépendra de celui qui sera consulté, et ce sera bien pire, car l’hédonisme renvoie à tout et son contraire.
Alors, cessons de vouloir coller une étiquette à ce peintre insaisissable qui gravite depuis toujours (je l’ai connu à ses débuts) dans une « sphère où le centre est partout et la circonférence nulle part ».
J’ai déjà eu l’occasion de parler de cet artiste qui évolue dans un univers en expansion qui exclut toute représentation matérielle, qui peut changer au moindre souffle.
Aujourd’hui, c’est d’une autre facette de sa créativité qu’il s’agit :
Alain Besse n’invente pas une autre réalité, il la voit !
Vous croyez connaître ce village, ce clocher, cet arbre, vous êtes certain d’avoir déjà emprunté ce chemin ? C’est possible, mais dans une autre vie !
Alain Besse n’a nul besoin d’imaginer un paysage, l’image s’impose à lui : il peint ce qu’il voit, non pas entre ciel et terre, mais entre ETHER et ciel, une image subliminale en suspension qui s’imprime sur la rétine, une fois que l’on a fermé les paupières.
La peinture d’Alain Besse ne peut pas se définir avec les mots du langage propre à la critique d’art traditionnelle, il faut puiser dans un autre lexique.
On ne peut pas parler d’inspiration mais d’aspiration, de point de vue, mais de vision. Quand la lumière qui inonde aussi bien ses nébuleuses que ses paysages n’est que pâle reflet.
Entre l’hédonisme et l’épicurisme, Alain Besse a su se frayer un chemin, franchir les obstacles en DOUCEUR, par un travail de recherche incessant, sans angoisse ni autosatisfaction.
Aline Llareus-Dinier
Critique d’Art D.U.