L'univers onirique d'Alain Besse
Alain Besse mène depuis plusieurs années un chemin de patience et de labeur. Après une période surréalisante, il s'est orienté vers un univers tout à fait intéressant autant que l'est la forme très travaillée de ses toiles. D'abord, il faut dire que Besse qui est autodidacte s'est toujours servi de la peinture pour s'exprimer, le métier qui lui manquait, il l'a, pour ainsi dire, appris sur le tas. On voit désormais dans l'oeuvre d'Alain Besse un travail très soigné portant sur la couleur et l'amateur reconnaîtra également l'éffort porté sur la préparation des fonds. Ce métier que le peintre, désormais possède, donne du relief à un imaginaire foncièrement onirique et symbolique qui fait beaucoup penser dans l'exécution à des travaux de miniaturistes médiévaux.
Il fut une époque où le vert et les bleus gris prédominaient dans le travail de Besse mais dans ces dernières toiles, les ciels sont bleus outremer ou ocres et on voit aussi des jeunes filles qui regardent des montagnes bleues ainsi que des étangs éclairés par la blancheur laiteuse de la lune. Parfois, des châteaux curieusement isolés semblent monter la garde comme des sentinelles qui surveillent et attendent une mystérieuse nouvelle, un signe venu du ciel qu'ils transmettront à tous ces petits personnages en quête d'eux-mêmes ou à la recherche de l'autre. Il est question de solitude et d'harmonie dans cette oeuvre. La solitude est présente et l'artiste peut trouver la sérénité qui lui manque encore. Quoi qu'il en soit, les toiles qui viendront nous renseigneront très vite tant il est vrai que Besse adhère à son œuvre presque totalement. Signe intérieur, signe extérieur ? Le tableau nous parlera alors tout seul.
Henry Michel Magre
Alain Besse expose au Biblion, rue Croix Baragnon.
Toulouse actualités 1992