Exposition Alain Besse
"Le peintre du secret"
Launaguet a choisi comme slogan : "coup de cœur pour le vert".
En regardant les oeuvres d'Alain Besse, l'on se demande si le choix n'a pas été fait pour imager cette idée.
Le vert paraît être sa couleur de prédilection. On a l'impression que dans le vert, il trouve le calme de sa création. C'est donc un coup de cœur qui trace notre vue, tirant tout des rêves.
En faire le détail nous parait délicat compte tenu d'une certaine régularité de tons qui, au lieu de nuire à l'ensemble, donne une fraîcheur et une qualité particulière.
C'est donc dans sa totalité expressive que nous trouvons le coin favorable à notre esprit. Yves Bro, dans sa présentation, posait une question : Poète ? artiste peintre ? Nous répondrons les deux car dans la manière et la réalisation, il y a l'indéniable sens de la couleur et de son emploi tandis que le fond, l'esprit, la concrétisation de l'idée, sa finesse, sont bien d'une expression poétique.
Mais nous croyons volontiers Henri-Michel Magre quand il écrit : Besse est le peintre du secret et sa manière figurative va peut-être plus loin que bien des tentatives contemporaines à savoir qu'il essaye de nous faire réfléchir pour élever nos consciences.
C'est une très belle et très originale exposition qui se tient, nous le rappelons, dans la salle du conseil municipal, à la mairie de Launaguet. Le soir du vernissage, un nombreux public entourait Alain Besse qui nous avait fait la gentillesse de sa visite. Une véritable fête qui était présidée par Guy Léguevaques, maire de Launaguet, sénateur suppléant qui, en quelques phrases chaleureuses, le remercia et lui souhaita le succès mérité tout en lui assurant le meilleur accueil de la municipalité. A ses côtés Yves Bro, conseiller délégué à la commission culturelle, et en présence de l'adjointe au maire et conseillère municipale à la culture de Saint-Jean, envoyée par Gérard Bapt, député; Hubert Couget, fondateur du conservatoire occitan; Mme Rouget, représentante du maire de Colomiers, M; Cornac s'étant fait excuser.
C.L. La dépêche du midi 1991
L'univers onirique d'Alain Besse
Alain Besse mène depuis plusieurs années un chemin de patience et de labeur. Après une période surréalisante, il s'est orienté vers un univers tout à fait intéressant autant que l'est la forme très travaillée de ses toiles. D'abord, il faut dire que Besse qui est autodidacte s'est toujours servi de la peinture pour s'exprimer, le métier qui lui manquait, il l'a, pour ainsi dire, appris sur le tas. On voit désormais dans l'oeuvre d'Alain Besse un travail très soigné portant sur la couleur et l'amateur reconnaîtra également l'éffort porté sur la préparation des fonds. Ce métier que le peintre, désormais possède, donne du relief à un imaginaire foncièrement onirique et symbolique qui fait beaucoup penser dans l'exécution à des travaux de miniaturistes médiévaux.
Il fut une époque où le vert et les bleus gris prédominaient dans le travail de Besse mais dans ces dernières toiles, les ciels sont bleus outremer ou ocres et on voit aussi des jeunes filles qui regardent des montagnes bleues ainsi que des étangs éclairés par la blancheur laiteuse de la lune. Parfois, des châteaux curieusement isolés semblent monter la garde comme des sentinelles qui surveillent et attendent une mystérieuse nouvelle, un signe venu du ciel qu'ils transmettront à tous ces petits personnages en quête d'eux-mêmes ou à la recherche de l'autre. Il est question de solitude et d'harmonie dans cette oeuvre. La solitude est présente et l'artiste peut trouver la sérénité qui lui manque encore. Quoi qu'il en soit, les toiles qui viendront nous renseigneront très vite tant il est vrai que Besse adhère à son œuvre presque totalement. Signe intérieur, signe extérieur ? Le tableau nous parlera alors tout seul.
Henry Michel Magre
Alain Besse expose au Biblion, rue Croix Baragnon.
Toulouse actualités 1992
Un tour dans les galeries Strasbourgeoises
Peintures d'Alain Besse
Parmi les quelques 32 tableaux qu'Alain Besse présente actuellement à la galerie Aktuaryus, 23 Rue de la Nuée Bleue à Strasbourg, celui qu'il a intitulé "Vive la vie" nous semble particulièrement significatif. Il représente des tréteaux installés dans un paysage plus ou moins nocturne et semble attendre que la fête commence.
C'est en effet cette fête qui semble sous-jacente à toute l'oeuvre de Besse, dans toute sa pureté originelle qui n'est pas sans rappeler parfois les primitifs d'une autre époque.
Ainsi, quand l'artiste intitule une autre de ses oeuvres "En souvenir de toi", c'est un oiseau perdu dans l'immensité du ciel qu'il nous montre, ouvrant ainsi la porte à toutes les interprétations et à tous les rêves.
D'un tableau à l'autre et même quand il s'agit d'une simple nature morte, le réel semble ainsi pénétré par l'intérieur d'une vision onirique des choses qui peut conduire Alain Besse jusqu'à un art naïf, ou presque.
Derrière le visible, traité pourtant avec une extrême minutie on sent en tout cas une dimension spirituelle que seuls connaissent ceux qui ont pénétré dans la nature jusqu'à ses limites extrêmes, là où commence le secret de toutes choses.
Aussi n'est-on pas surpris par les lacs de clarté, les petits étangs entre les rochers, les plans d'eau qui apparaissent dans d'étranges décors. Ils sont comme à l'origine de cette vie à la fois réelle et imaginaire et apportent dans des paysages souvent sombres traités avec vigueur la lumière de la vie que ces eaux sans doute symbolisent.
Mais Alain Besse ne tombe pas dans l'abstraction pour autant, bien au contraire. Plus ses évasions sont subtiles, plus son art est minutieux. Pour lui toutes les possibilités existent dans la nature elle-même et il suffit pour pénétrer dans son monde intérieur de transmener le réel et le visible, sans le détruire pour autant.
Originaire de Bergerac, cher aux Alsaciens, Alain Besse travaille aujourd'hui à Toulouse. Mais ses expositions l'amènent tout naturellement à parcourir le monde pour le partage de ce qu'il réalise avec amour et conviction. Et un incontestable talent de créateur.
J.C.
La Gazette 1993
Alain Besse au Biblion
La galerie du Biblion qui vient récemment de changer de direction, reste fidèle cependant à l'esprit qui avait animé ses prédécesseurs. Nous voyons toujours en effet les peintres permanents de cette galerie en place. Signalons pour mémoire Artero, Jori Durand, Michel No et Alain Besse.
Ce dernier possède toujours sa belle technique. Son style s'apparente aux primitifs avec un côté naïf dans le traitement. Le peintre semble privilégier désormais les grands espaces. Les voyages en cinémascope avec une petite touche de fantaisie.
A noter la remarquable maitrise de la matière, le fini méticuleux de l'ensemble.
Une belle occasion pour se rendre au Biblion.
Henry Michel Magre
La Croix 1994
La nature selon Alain Besse
Alain Besse est un peintre sensible et secret qui fait corps avec son art. Un art à la fois symbolique et onirique de facture soignée qui fait penser à l'oeuvre de primitifs italiens de la Renaissance. La lumière qui émane de certaines de ses toiles a quelque chose de spirituel. Elle vient de l'âme autant que d'une technique très élaborée et parfaitement maîtrisée. Les oeuvres d'Alain Besse sont d'une très grande perfection plastique. Elles sont si lisses et si brillantes qu'on croirait parfois avoir affaire à des laques. Ce qui caractérise ces paysages mentaux, c'est une grande sérénité.
Pour arriver à se réaliser à travers la peinture, Alain Besse a dû mener un long et dur combat. Il a longtemps lutté pour que ses images soient la traduction d'un monde plein d'harmonie auquel il aspirait de l'intérieur. On n'en doute pas en regardant son oeuvre. Il se dégage de ses toiles une grande solitude. De celles que l'on recherche volontairement en se coupant de tout ce qui n'intéresse pas vraiment. "Je suis à l'opposé de l'agitation", déclare Alain Besse. Il bouge à l'intérieur de lui-même.
Dans ses dernières toiles, il n'y a quasiment jamais de personnages. Pas d'humains. Il ne l'explique pas. Pourtant, on sent la vie battre dans cette nature généreuse. Pourtant, tout semble inaccessible comme dans un rêve, celui qui inspire la toile. Le monde lisse et sans fausse note d'Alain Besse, c'est le fruit mûr de sa quête. Il est la preuve plastique de son accord avec lui-même. Et si l'on en juge par les réflexions de certains des ses admirateurs, la paix intérieure qu'il a trouvé, il sait la faire partager.
Anne Hennequin
Carnet des Arts - La dépêche du midi 1996
Coup de cœur : Alain Besse à la galerie Le Biblion
Don d'Eden
Dire qu'Alain Besse est peintre est une évidence puisque nous pouvons en ce moment admirer ses toiles au Biblion. Seulement voilà, l'artiste à une démarche très personnelle. Les paysages qu'il peint sont le reflet de sa personnalité, empreinte de nostalgie et d'une quête permanente où vagabonde son imaginaire. Poète graphique et pictural, Besse étonne ceux qui se penchent sur son oeuvre. Cet Eden il nous le restitue à travers de merveilleux sites. Ne cherchez pas à situer ces collines, ces lacs, ces ciels aux couleurs pastels, rosés, bleu violine tendre... Ces enclaves de verdures qui nous permettent d'apercevoir un "coin" de mer idyllique. Cette végétation, tendre, luxuriante où les essences traitées par petites touches n'existent pas vraiment. De quoi en faire perdre son latin au plus érudit des botanistes !
Cette nature-là est intérieure, indéfinissable, intemporelle. Faite de vibrations colorées, d'une très belle harmonie chromatique, la finesse du trait accentue encore cette impression de rêve venu du plus profond d'une enfance que nous cherchons à retrouver.
Dans chaque toile c'est un coin de notre histoire, de nos souvenirs que nous pouvons découvrir si nous le désirons. Ce que l'on pourrait nommer "l'âme" des choses ou des lieux.
Avec tendresse, douceur, Alain Besse nous apprend à mieux pénétrer cet univers - son univers - que nous pourrions simplement contempler sans en saisir tous les secrets. Percer l'invisible barrière qui abolit toutes les références picturales, pour se laisser " glisser" dans ce monde silencieux, nimbé d'irréel.
Hélène Rousé-Rivère
Gazette : Hôtel des ventes 1998
Alain Besse expose à la Mosaïque
Alain Besse reçoit ses pays dorés, les décode sur le mode chromatique, et transpose sur la toile une énergie qui parle à votre cœur, votre conscience et votre inconscient. Ses effets de matière avec la couleur jaune et ses reflets ambrés, posent un voile, une brume sur son enfance et le monde tel qu’il le vit, pour y distiller de la poésie, de la féerie… sur les mystères de l’histoire de chacun. Ses tableaux sont purement imaginaires, rien de précis, mais une simplicité, un ressenti épuré, dans l’intemporel, avec juste une suggestion pour donner le temps et la liberté du voyage personnel. Sa peinture est intrigante, elle interroge, dérange parfois mais ramène chacun à sa propre intériorité. Elle génère une évolution de l’individu qui doit passer par le chemin de son cœur pour y accéder. Cette harmonie, transforme, transcende, prend soin des corps et des âmes, apporte la paix. Elle oblige à la démarche par le voile, la brume qu’elle distille dans une nostalgie très appuyée d’un « ailleurs, d’un paradis perdu ». Un voile oriental sur notre monde occidental, de la douceur vaporisée en continu, pour que nous y retrouvions des « choses de nous » à condition que nous le voulions dans le respect de notre liberté ! Ce qui appartient à Alain Besse, c’est d’exécuter une toile, qui, une fois terminée, ne lui appartient plus. Il s’agit d’une quête et d’un don d’amour, surtout d’aimer et d’apporter de la joie aux autres. Créatif et humaniste, Alain Besse décline les facettes de ses « Pays dorés depuis 1999. Il utilise la technique dite de sfumato avec pas moins de 8 passages successifs de l’huile et des temps de séchage très longs pour un fond de toile abouti jaune. Le premier plan renforce l’aspect brumeux par ce travail de la lumière. Puis vient la suggestion de l’eau et de l’inconscient, le chemin, la source, la cité esquissée, la communauté des humains au sens grec du terme, et l’élévation, le ciel qui nous attire. Ce travail de la matière est la synthèse de ce qu’il est aujourd’hui, son enfance et ses expériences entremêlées, pleurs, doutes et réussites mais toujours offrandes : un homme simple, un artiste.
Exposition du 7 au 27 avril 2016, galerie d’Art La Mosaïque rue Paul Riello, 31210 Saint Jean.
Marie-Hélène d’Hoffelize