"Je vais au puits"
"Ecaille", "Passage", "Mouvance, Pays-doré", les titres des oeuvres indiquent des pistes, des états d'âme à explorer. Comme pour la lecture d'un recueil d'Apollinaire ou de Rainer Maria Rilke, il faut savoir se laisser porter, emporter. Le poète écrit, Alain BESSE peint. Deux moyens pour transmettre un même message : la liberté. Liberté des mots pour les uns, liberté des couleurs et des formes pour l'autre. "Je vais au puits, en état de poésie", indique-t-il avec ces mots, pour exprimer sa démarche. Démarche naturelle, sans artifice, sa vraie nature. Mais il refuse toute forme d'intellectualisme : "Ma peinture ne s'inscrit dans aucune école, aucune chapelle. Elle est simplement le ressenti d'un individu et de ses méditations". Une peinture de liberté. C'est beau, contemporain dans le sens strict du terme, une exposition rare qui devrait rester longtemps gravée dans la mémoire des visiteurs. Dépêchez-vous, allez-y et évadez-vous...Vous êtes libres.
R.B. La dépêche du midi (mai 2001)
Saga nova
La saga des novae, c'est le peintre Alain BESSE qui nous la raconte en images. Quoi de plus initiatique, comme parcours, que celle de la nova, cette étoile qui, augmentant brusquement d'éclat, semble constituer une étoile nouvelle ! Ce parcours, c'est celui même d'Alain BESSE.
Nous avons découvert Alain BESSE, peintre surréaliste à la galerie Roger BETTI puis, naïf au Biblion, à l'Espace météo, nous le retrouvons aujourd'hui, capteur de lumière à l'Espace Bouquières.
La peinture d'Alain BESSE fait songer à une palette où les fondus se seraient enchainés en souplesse avec pour seules frontières naturelles leurs propres franges d'osmoses, avec pour seule mission l'éclaircissement, l'estompage d'où va jaillir la lumière. Ce moment, où l'énergie se fait intense, Alain BESSE l'a capté, sous une matière d'une fluidité, d'une brillance tout à fait particulière, sans frottis visibles, sans marque de retouche ou reprise.
La recherche de cette lumière intense jaillissant des ténèbres de l'univers nous rappelle forcément celle de son prédécesseur et précurseur dans ce domaine, le peintre Toulousain KABLAT dont le nom suffit à provoquer l'enthousiasme et l'admiration chez tous ceux qui l'ont connu.
Chez Alain BESSE, toute épaisseur ou trace de matérialité a disparu du support, c'est l'univers qui nous est livré dans tout son éther : Une sorte de trompe l'oeil, en quelque sorte. Alain BESSE capte cette énergie, parfois sur de simples carrés de papier.
Un bel exemple de continuité dans la création artistique.
Aline LLAREUS DINIER, le journal Toulousain (septembre 2004)